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Il n’est jamais trop tard

La tendance à politiser les négociations sociales a engendré, ces dernières années, une certaine spécificité dans les décisions et dans les prises de position, mais aussi et surtout dans la manière avec laquelle la crise économique était gérée et plus précisément l’absence de réactivité et de ressort des parties concernées. On ne peut plus, aujourd’hui, omettre la réalité des formes de dérives et de manquements qui se revendiquaient, lors des différentes tractations, sur fond d’imprévision et de  bricolage, qui avaient montré leurs limites et qui avaient prospéré dans un milieu où plusieurs parties prenantes en assumaient une grande part de responsabilité.

Paralysés dans tout ce qu’ils étaient censés entreprendre, les différents acteurs avaient, de toute évidence, laissé de côté toutes les vertus du travail, celles qui font non seulement les grandes nations, mais aussi les grands hommes et les grands responsables. Notamment ceux qui réussissent dans les contextes les plus défavorables. Pour ne pas dire les plus ingérables. Il n’y a pas certainement de plus significatif pour la confiance et pour la reconstruction. En un mot, tout ce qu’il faut pour retrouver les vertus.

Aujourd’hui, le gouvernement et l’Ugtt semblent être prêts à entamer une nouvelle ère. On parle de travail participatif, de franchise et de transparence. Mais aussi de réformes fondamentales, de données et de solutions scientifiques et objectives.  

Pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre les accords déjà conclus avec la centrale syndicale. Il n’en demeure pas moins que la notion et la valeur du travail doivent constituer les plus importants leviers sur lesquels la Tunisie peut compter pour relever les défis et faire face aux exigences de l’étape.

En fait, il faut apprécier désormais les négociations entre le gouvernement et l’Ugtt à leur juste valeur, dans la mesure où le pays passe par une situation délicate à tous les niveaux, leur donner le temps de bien se mettre en place et de réussir la transition pouvant permettre à l’économie tunisienne de se démarquer, enfin, de l’esprit conformiste.

Il fut un temps où l’économie tunisienne avait des certitudes. Elle avait tellement montré de belles choses qu’elle donnait l’impression de s’attribuer les signes de l’efficacité, de la performance et de la compétitivité. 

De toute évidence, il n’est jamais trop tard, car il y a aujourd’hui des signes rassurants sur les aptitudes, les choix, les convictions et les dispositions que laissent déjà entrevoir le gouvernement et la centrale syndicale. Il n’est pas, en effet, difficile de deviner que le modèle préconisé renvoie à l’idée d’approches participatives, voire solidaires.  Cela devrait être la base de tout ce qui se conçoit et tout ce qui se développe.

Tout cela reste cependant à confirmer. Et cette aptitude à faire face à la crise économique, mais aussi à la détérioration du pouvoir d’achat, devrait tout simplement mettre en évidence un état d’esprit, un accomplissement, un mode bien particulier de négociations, d’échange, de concertation et même d’entente.

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